Ezekiel et Melancholy se seraient rencontrés comme beaucoup d'autres sur le champ de bataille, Mely n'avait que 14 ans mais combattait déjà, c'était d'ailleurs son premier jour en tant que véritable soldat. Elle s'entrainait dur depuis deux ans et ses instructeurs en manque "d'homme sur le front" l'avait jugé apte à se battre. Ce que beaucoup ignorent, c'est que la théorie et la pratique sont bien différentes. Melancholy était prête, mais on n'est jamais une vraie guerrière tant qu'on a pas ôté la vie. Le combat faisait rage, la jeune blonde n'avait pour le moment réussit qu'à blesser ses ennemis, elle survivait, et parmi les cadavres, c'était un réel miracle de pouvoir encore respirer. Soudain, face à elle, un ange, de dos. Elle n'hésite pas, s'élance, et plante un poignard là ou elle devine ses organes vitaux. Déjà Amoché par un autre soldat (lequel se trouvait être Ezekiel), l'ange s'effondre, mort. La triste vérité de la guerre frappe enfin Melancholy, les mains tâchées de sang, ses yeux emplis de larmes qu'elle tente pourtant de réprimer. Ca y est, elle l'a fait, elle a commis un meurtre, elle a tué, plus jamais elle ne sera comme avant. Complétement dépassée par ses émotions, la jeune fille s'écroule a son tour, lâchant son arme, se rendant totalement vulnérable à ses adversaires. Ezekiel a assisté à la scène, il se précipite sur elle car s'il n'agit pas, dans une minute, pas plus, elle fera partie du décor. Il l'attrape dans ses bras, la soulève sans aucun effort, et bat en retraite. Il veut l'emmener à l'infirmerie, mais elle se débat désormais, elle veut être seule. Il retourne au combat, la laisse dans son silence. La bataille terminée, il est temps pour tous les soldats survivants de rentrer au campement. Ezekiel chercher à retrouver l'adolescente, en vain. Il passera la nuit à la chercher, pour enfin la trouver dans la forêt. Il lui rapporte son poignard encore tâché du sang de cet ange. C'en est trop pour la blonde, elle ne peut plus retenir ses larmes. Ezékiel est touché par ce brin de femme et ne peut se résoudre à la laisser seule cette fois-ci. Spontanément, il l'attrape dans ses bras et l'enlace. Surprise, Melancholy se laisse faire. Cela fait si longtemps qu'elle joue à la femme forte qu'elle ne sait plus ce que ça fait d'être réconfortée. Voila ce qui lui manque cruellement depuis déjà 4 ans, un père et une mère, de la tendresse, de la douceur, de l'affection.

Elle éclata de nouveau en sanglots.

« Pourquoi c'est si dur ? Pourquoi je n'ai pas pu continuer le combat ? »
« Parce que tu es une belle personne, et que tuer n'est pas une belle chose. »
« Mais... Je l'ai pourtant tué ! Je suis affreuse c'est ça !? »
« Tu l'as tué parce que si tu ne l'avais pas fais, il t'aurais tué. Les anges tuent parce qu'ils ne sont pas de belles personnes. Tu tues pour te défendre, pour survivre, parce que tu crois qu'un monde meilleur est possible ! »
« Tu penses vraiment que je ne suis pas comme tous ses anges ? Avide de sang, détruisant des vies, répandant le mal... »

Elle éclata de nouveau en sanglots.

« Pourquoi !! Pourquoi font-ils ça ? »
« Je... je ne sais pas. Mais ce que je peux te promettre, c'est que tant que des personnes comme toi vivrons, nous auront une chance de gagner. Comment tu t'appelles ? »
« Melancholy. Et toi ? »
« Ezékiel. »
« C'est un beau prénom. Et tu sais pourquoi ? »
« Pourquoi ? »
« Parce que toi aussi, Ezékiel, tu es une belle personne. »

Il n'avait pas l'habitude de ce genre de déclaration, surtout provenant de la bouche d'une adolescente.

« Je... Merci... »
« Tu vas voir, à nous deux, on bottera les fesses des anges ! »
« Avec tes coups de poignards, je ne me fais pas de soucis. »
« Et puis, on va pas se laisser embobiner par tous ses déchus hein ! Tu
sais, ils sont partout... Ils ne font peur... Qui me dit qu'ils sont avec nous ? Qui me dit que ce ne sont pas eux qui ont tué ma mère, égorgé mon père. Qui me dit... Qui me dit que ce ne sont pas eux qui ont détruit notre monde ? »
« Melancholy ! Calme toi ! »
« Ils me manquent... Ils me manquent affreusement. Ma vie d'avant me manque. »
« Je comprends... »
« Ezékiel...? »
« Oui ? »
« Tu veux bien faire quelque chose pour moi ... ? »
« Quoi ? »
« Tu veux bien me promettre de ne pas m'abandonner... »
« Je... »
« De ne jamais me mentir, de rester à mes côtés. »
« A une condition. »
« Laquelle ? »
« Que tu en fasse de même... »
« Je te le promet. »

Elle se glissa dans ses bras, cherchant en vain le réconfort qu'elle n'avait pas osé quémander depuis de si longues années.

« Melancholy ? »
« Oui ? »
« Je... je suis un ange. Un ange déchu. »

L'adolescente se tue, les paupières closes pour enfin souffler à Ezékiel :

« Je sais. Mais tu es une belle personne. Et ça change tout. »



--> Désormais, leur lien est très fort, c'est quelque chose qui ressemble à un lien "fraternel", Ezékiel prend soin de Melancholy, même si elle est "une grande fille maintenant", il a beaucoup d'affection pour elle, l'observer lui en apprend tellement sur la nature humaine. Il y a une grande complicité entre eux, et Melancholy se tourne toujours vers lui lorsqu'elle doute. Il est en quelque sorte sa bouée de sauvetage. C'est très subtil, Melancholy est sa petite sœur, son amie et une conseillère à la fois. Ezékiel est son grand frère, son ami, (son doudou) son... confident (elle n'aime pas ce mot !).